Lettre Hebdo des marchés semaine 46: Licence to Yield

Cross Asset : Entre apaisement politique et prudence.

Libération de Nicolas Sarkozy : Les actions Mamie Nova, Yoplait et Petit Filou plongent en Bourse !

Quand on finit son yaourt on peut sortir de table… et de prison ! 

 

Aux États-Unis, la réouverture temporaire des administrations fédérales jusqu’au 30 janvier — qui laisse planer un risque de shutdown début 2026 — et l’espoir d’un assouplissement de la Fed en début de semaine ont favorisé un rebond des actions. Cependant, les tensions dans la technologie, les données macroéconomiques incertaines et les valorisations élevées, notamment pour les mégacaps, ont limité les gains. Globalement, les indices actions ont progressé de manière hétérogène : la technologie a regagné du terrain grâce aux valeurs liées à l’IA, tandis que les secteurs cycliques sont restés sous pression

En Europe, la dynamique des actions a été bien plus robuste avant une fin de semaine ou le marché a connu une respiration technique. Les rotations sectorielles ont accentué les tensions, avec des pressions sur le secteur technologique mondial, sur les valeurs financières et un essoufflement après trois semaines de rallye. En Allemagne, les interrogations sur l’efficacité de la relance budgétaire, combinées à des résultats décevants de Siemens, ont fragilisé le DAX.

Sur le crédit, le sentiment est resté relativement solide. Les spreads investment grade se sont légèrement resserrés, témoignant d’une demande robuste pour le portage, tandis que le high yield a affiché des performances plus volatiles, tiraillé entre appétit pour le rendement et inquiétudes microéconomiques sur les émetteurs les plus endettés.

L’or a poursuivi son ascension, soutenu par la baisse des taux réels américains, 

Enfin, les matières premières ont connu un mouvement de repli mesuré. Le pétrole a corrigé sur fond d’anticipations de demande plus faible et de niveaux de stocks élevés, tandis que les métaux industriels ont oscillé sans direction forte, partagés entre le ralentissement manufacturier et les attentes d’un soutien prolongé de la demande chinoise.

 

Change : Dollar stable

La piqure de moustique du 15 Novembre je ne m’y attendais vraiment pas. Le saviez vous :  L'espérance de vie d'un moustique dans un spectacle de flamenco est de 27 secondes.

Le marché des changes a été influencé par la prudence des investisseurs et les facteurs politiques. Le dollar s’est maintenu autour de niveaux stables, favorisé par la perspective de fin du shutdown et la normalisation progressive des publications macro américaines.

Le yen a enregistré une faiblesse persistante face au dollar, sous l’effet d’une moindre demande pour les actifs refuges et d’inquiétudes sur la politique de relance japonaise. La livre sterling a été très volatile, réagissant aux annonces budgétaires et aux perspectives économiques britanniques. 

L’euro s’est légèrement apprécié dans un contexte de rotation temporaire hors dollar et de statistiques industrielles européennes mitigées.

Parmi les devises matières premières, l’AUD a surperformé après des chiffres d'emploi supérieurs aux attentes, tandis que le NZD a bénéficié de signaux macroprudentiels plus favorables.

Les devises émergentes ont évolué de façon contrastée : le peso mexicain a poursuivi sa progression malgré des données industrielles faibles, tandis que le yuan chinois a été soutenu par un fixing légèrement plus fort, reflétant une politique monétaire encore « modérément souple » malgré des statistiques décevantes.

 

Taux : Ajustements techniques et volatilité

Après un début d’automne particulièrement chaud, le froid arrive : Buvez du vin chaud et mouillez-vous régulièrement la nuque avec de la tartiflette !

Aux États-Unis, les rendements se sont globalement stabilisés après la détente initiale provoquée par les mauvaises données ADP, avant de remonter légèrement en fin de semaine, sous l’effet des commentaires hawkish de plusieurs membres de la Fed. La probabilité d’une baisse de taux en décembre a été révisée à la baisse, traduisant l’incertitude persistante sur l’inflation et la trajectoire de la croissance. La demande pour les Treasuries a continué de refléter cette incertitude, les investisseurs restant attentifs aux perspectives de taux et à l’évolution de l’inflation.

En zone euro, la courbe des taux a connu une légère pentification du 10/30 ans et un resserrement du 2/10 ans, en grande partie lié à des repositionnements techniques. Les interventions de responsables de la BCE (Elderson, Schnabel, De Guindos) ont convergé vers un même message : le niveau actuel des taux est approprié et la Banque centrale privilégie une posture d’attentisme. Les rendements souverains sont restés relativement stables, marqués uniquement par de légères fluctuations. Le spread OAT/Bund est demeuré autour de 73 points de base, soutenu par un contexte politique plus apaisé en France et l’absence de chocs majeurs. Les mouvements observés sur les courbes et les asset swaps reflètent principalement des ajustements opportunistes de la part des investisseurs.

Au Royaume-Uni, la volatilité a été particulièrement marquée sur les Gilts suite aux annonces budgétaires. Les rendements à dix ans ont connu un ajustement brutal de +14 points de base, illustrant la sensibilité du marché à la prévisibilité budgétaire. À moyen terme, les rendements devraient refluer dès que le cadre budgétaire sera clarifié et que la Banque d’Angleterre pourra relancer son cycle d’assouplissement.

Bonne semaine à tous