CROSS ASSET – Entre optimisme commercial et essoufflement technique
Pourquoi fêter l'américaine Halloween, alors que nous avons déjà en France une célébration de l'horreur et du mauvais goût qui s'appelle le Beaujolais nouveau!
Les marchés financiers ont connu une semaine globalement positive mais contrastée. L’optimisme initial, nourri par l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, a rapidement laissé place à une phase de prudence à mesure que les investisseurs se concentraient sur les décisions des grandes banques centrales.
La Fed a bien procédé à une baisse de taux, mais son ton plus restrictif que prévu a tempéré l’élan haussier. Parallèlement, les publications de résultats d’entreprises ont été mitigées : certaines grandes valeurs technologiques ont déçu (Meta et Microsoft), tandis que d’autres, comme Amazon, ont tiré les indices vers le haut.
Dans ce contexte, après trois semaines de hausse soutenue, les marchés européens ont marqué une pause, pénalisés par des perspectives bénéficiaires jugées fragiles. Aux États-Unis, la dynamique est restée plus robuste, portée par le Nasdaq, illustrant la solidité sélective du secteur technologique malgré un environnement monétaire plus incertain.
Les spreads de crédit se sont légèrement élargis (iTraxx Crossover +3 pb), traduisant un regain mesuré d’aversion au risque.
Les matières premières sont restées globalement stables : le Brent a évolué autour de 64–65 $/baril, en amont de la réunion de l’OPEP ce week-end, tandis que l’or a oscillé autour de 4 000 $/once.
CHANGE – Repositionnements après les banques centrales
Difficile la circulation dans la capitale: Je me suis acheté un monte-charge et ça devient difficile de se garer autour du louvre !
Le billet vert a connu une trajectoire en deux temps : affaibli en début de semaine par les anticipations d’une Fed plus accommodante, il s’est finalement raffermi après la réunion du FOMC, soutenu par un discours plus ferme de Jerome Powell et par les interventions de plusieurs responsables plaidant pour un statu quo prolongé sur les taux.
L’EUR/USD s’est replié vers 1,1530, l’euro pâtissant du différentiel de taux réels toujours favorable au dollar et de la perception d’une BCE confortablement installée dans une posture d’attente.
Le yen japonais a oscillé dans une large fourchette (151–154), au gré des signaux contradictoires de la Banque du Japon : maintien du taux directeur à 0,50 %, mais ton plus ferme sur les déséquilibres de change. Les autorités ont multiplié les avertissements contre les « mouvements excessifs », sans toutefois intervenir directement.
Les devises liées aux matières premières (dollar australien, néo-zélandais et canadien) ont toutes reculé, sous l’effet conjugué du raffermissement du dollar et d’un discours plus prudent des banques centrales locales. Le dollar canadien s’est également affaibli, pénalisé par le repli du pétrole et les commentaires modérés de la Banque du Canada.
En Asie, le yuan s’est stabilisé, Pékin ayant fixé un fixing légèrement plus fort pour contrer les pressions baissières liées à la faiblesse du PMI manufacturier.
Les devises émergentes d’Amérique latine (principalement le peso mexicain, le réal brésilien et le peso chilien) ont connu un léger repli, affectées par la prudence avant la Fed et la baisse des flux de “carry trade”.
TAUX – Décisions des banques centrales
Drame évité : un chasseur vise une classe verte, croyant tirer sur des sangliers.
« J’ai eu un doute quand j’ai entendu “En rang, Timéo !” pas un prénom très courant chez les marcassins », explique le chasseur
La Réserve fédérale a confirmé une baisse de 25 pb, mais la conférence de presse de Jay Powell a surpris par son ton hawkish (peu accommodant). La probabilité d’une nouvelle réduction en décembre a été revue à 70 %, contre 90 % avant la réunion. La fin du programme de quantitative tightening (réduction du bilan) au 1er décembre a marqué un tournant technique important, mais sans effet durable sur les taux longs.
Les rendements américains se sont tendus en milieu de semaine (+11 pb sur le 2 ans et le 10 ans), traduisant une réévaluation du cycle de baisse.
La BCE a, de son côté, maintenu ses taux inchangés à 2 %, soulignant la stabilité de l’inflation (autour de 2,1 %) et une croissance légèrement meilleure au troisième trimestre. Les chiffres publiés confirment un ralentissement contrôlé : baisse des prix de l’énergie et résilience des services.
Les courbes européennes se sont légèrement aplaties, tandis que les spreads périphériques sont restés contenus. Les marchés anticipent désormais une longue pause, avec la possibilité d’une unique baisse symbolique de 25 pb au premier semestre 2026.
Bonne semaine à tous






