Cross Asset : Un regain d’optimisme ?
Avec l’heure d’hiver, il y a ceux qui gagnent une heure de sommeil et ceux qui perdent une heure à essayer de changer l’heure du four !
La semaine a été marquée par un retour progressif de l’appétit pour le risque, porté par l’apaisement des tensions commerciales entre Washington et Pékin et des publications d’entreprises globalement solides. Après un début de semaine hésitant, les marchés actions ont retrouvé une dynamique haussière, soutenus par la perspective d’un atterrissage économique ordonné et d’une politique monétaire plus accommodante des grandes banques centrales.
En effet, la publication d’un CPI américain légèrement inférieur aux attentes a servi de catalyseur en fin de semaine, confirmant le reflux progressif des pressions inflationnistes et ravivant l’espoir d’une baisse de taux de la Fed.
Le S&P 500 et le Nasdaq-100 progresse, toujours porté par le secteur technologique et la thématique de l’intelligence artificielle. En Europe, la performance est plus mesurée, les investisseurs saluant néanmoins la solidité des résultats des entreprises phares comme Edenred, LVMH ou Accor.
Les secteurs énergie et défense ont dominé les échanges, profitant d’un environnement géopolitique tendu et de la flambée du brut. Le Brent s’est envolé de plus de 10 % sur la semaine, clôturant à 66,6 $/b, son plus haut niveau depuis trois semaines, soutenu par les nouvelles sanctions américaines contre la Russie et la perspective d’un déséquilibre de l’offre mondiale.
Cette tension énergétique s’est accompagnée d’une remontée du gaz européen, dans un contexte de spéculations sur les flux russes et les ambitions d’autonomie énergétique de l’Union européenne.
Sur le marché du crédit, la tendance reste favorable : les spreads Investment Grade et High Yield se sont encore resserrés, traduisant un reflux des craintes bancaires et une confiance accrue dans la solidité des bilans d’entreprises.
L’or a connu une semaine contrastée, d’abord porté par la prudence géopolitique avant de subir des prises de bénéfices marquées, reflétant la stabilisation du dollar et le retour d’un certain optimisme sur la croissance.
Change : Le dollar reste ferme, l’euro résiste
Dimanche j'ai reculé ma montre. Elle est maintenant au niveau de mon coude.
Le marché des changes a évolué dans des fourchettes étroites, avec une volatilité toujours historiquement basse. Le dollar américain s’est raffermi avant la publication du CPI, soutenu par la remontée des rendements US et une demande accrue de couverture. Avec le CPI, le dollar termine la semaine en très légère hausse.
L’euro a résisté, s’établissant autour de 1,163 $, soutenu par des PMI européens supérieurs aux attentes, en particulier en Allemagne, où l’activité des services a atteint un plus haut de 17 mois. Cette résilience conforte la BCE dans sa posture attentiste, la probabilité d’une nouvelle baisse de taux restant proche de 50 %.
La livre sterling a connu une semaine de repli, pénalisée par des chiffres d’inflation plus faibles qu’attendu et la perspective d’un assouplissement monétaire de la Bank of England.
En Asie, le yen japonais a poursuivi son affaiblissement, dépassant 150 ¥/USD, reflet du différentiel de taux massif avec les États-Unis et d’une politique monétaire japonaise toujours ultra-accommodante. La nouvelle Première ministre, Sanae Takaichi, a réaffirmé son soutien à la Banque du Japon et annoncé un plan budgétaire expansionniste, réduisant les anticipations de resserrement monétaire à court terme.
Les devises cycliques (dollars australien et néozélandais) ont reculé marginalement, victimes du rebond du dollar et d’un contexte global de prudence.
Le franc suisse, quant à lui, demeure soutenu par son rôle de valeur refuge, gagnant encore du terrain face à l’euro depuis le début du mois.
Taux : Tension en fin de semaine
Nicolas Sarkozy aurait demandé que sa surveillance soit confiée aux gardiens du Louvre !
Les marchés des taux se sont tendus légèrement en fin de semaine sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie, du CPI US et des surprises positives sur les indicateurs européens.
En zone euro, le Bund et l’OAT française 10 ans ont progressé de pair, maintenant le spread OAT/Bund autour de 79 pb. La publication d’un PMI composite européen à 52,2, un plus haut de 17 mois, a ravivé les anticipations de stabilisation économique, même si la France reste à la traîne avec un indicateur toujours en contraction.
La courbe des taux européenne s’est légèrement pentifiée (bear steepening : par les taux long ), les anticipations d’inflation à court terme se raffermissant après la hausse du pétrole. Néanmoins, la tendance de fond reste orientée vers une stabilisation des rendements longs, les investisseurs privilégiant la visibilité avant le prochain cycle de baisse des taux
Aux États-Unis, le Treasury 10 ans clôture autour de 4,00 %, après une semaine marquée par la publication d’un CPI légèrement inférieur aux attentes. Ce chiffre alimente les anticipations d’un assouplissement monétaire prochain : les marchés intègrent désormais une première baisse de taux de la Fed dès la prochaine réunion, avec un cycle d’assouplissement prolongé jusqu’en 2026.
Au Royaume-Uni, la détente des Gilts s’est poursuivie, le 10 ans reculant vers 4,40 %, en cohérence avec des perspectives d’inflation modérées et un resserrement budgétaire annoncé.
Bonne semaine à tous






