Cross Asset : Entre optimisme européen et fragilités américaines
Plutôt satisfait de ma première journée en tant que responsable de la sécurité au Louvre.
La semaine aura été marquée par une alternance entre espoirs de désescalade commerciale, vigueur des résultats d’entreprises et inquiétudes persistantes sur la solidité du système bancaire américain.
Après un début de période dominé par l’euphorie liée à l’intelligence artificielle et à l’accord stratégique entre OpenAI et Broadcom, les marchés ont rapidement retrouvé une posture plus prudente face au retour du protectionnisme.
L’annonce de nouvelles sanctions chinoises contre des sociétés américaines et la perspective d’un durcissement réglementaire européen envers les groupes chinois ont ravivé la crainte d’une guerre commerciale trilatérale.
En Europe, l’atmosphère s’est progressivement améliorée à partir du milieu de semaine, portée par un double catalyseur : la détente politique en France et une saison de résultats particulièrement solide. Le Stoxx Europe 600 a regagné du terrain avec les publications convaincantes de géants comme Nestlé ou LVMH, cette dernière enregistrant un rebond spectaculaire après plusieurs trimestres de repli.
Outre-Atlantique, la fin de semaine a ravivé les inquiétudes. Les révélations de fraudes et de pertes sur prêts chez plusieurs banques régionales ont relancé les craintes d’une fragilité du crédit américain, notamment sur le segment subprime.
Le secteur bancaire a entraîné les indices dans le rouge tandis que les investisseurs se sont réfugiés vers l’or — qui a atteint un nouveau record historique au-dessus de 4 280 $/oz — et vers les obligations souveraines.
Sur le crédit, l’élargissement (modéré) de l’iTraxx Crossover en fin de semaine rappelle que la prudence demeure la norme sur le marché du crédit, en particulier sur les dettes subordonnées et les émetteurs à haut rendement.
Le Brent a terminé la semaine en léger repli, dans un marché peut être désormais plus attentif aux perspectives de croissance mondiale qu’aux risques géopolitiques.
Change : Le dollar recule, l’euro respire, le yen retrouve son rôle refuge
Sebastien Lecornu, si vous etes coincé à Matignon contre votre volonté, faite nous un signe discret.
Cette semaine, sur le marché des changes, la tendance s’est progressivement inversée en faveur des devises européennes et asiatiques.
Le dollar américain, initialement soutenu par la confiance dans l’économie et la perspective d’un cycle de taux prolongé, a perdu de son éclat à mesure que la Fed adoptait un ton plus accommodant. Les propos de Jerome Powell et de Christopher Waller, évoquant un ralentissement du resserrement quantitatif et des baisses de taux graduelles, ont déclenché un reflux du billet vert en fin de semaine.
L’euro a ainsi retrouvé des couleurs, profitant en plus du retour de la stabilité politique en France et de la légère surprise haussière de l’inflation cœur en zone euro. La paire EUR/USD s’est établie autour de 1,17, traduisant une confiance renouvelée dans la zone euro.
La livre sterling, quant à elle, est restée stable autour de 1,3450 $, soutenue par des données macroéconomiques conformes et des propos fermes de la Banque d’Angleterre sur le maintien de sa politique restrictive.
Le yen s’est apprécié sous le seuil des 150 (contre dollar) , profitant à la fois de la baisse des rendements américains et du retour des flux refuge dans un environnement de risque modéré.
Les devises matières premières (Australie, Nouvelle-Zélande) ont en revanche subi les conséquences de la prudence générale et du ralentissement asiatique.
Les devises émergentes à fort bêta (Mexique, Corée) ont enregistré des prises de bénéfices après plusieurs semaines de surperformance.
En toile de fond, la Banque populaire de Chine a continué de piloter étroitement le yuan, maintenant une parité stable malgré le ralentissement des indices domestiques.
Taux : Détente généralisée en Europe.
Alerte Info : un chasseur dyslexique abat un cendrier
Le marché obligataire a connu une semaine de détente globale, marquée par un recul progressif des rendements souverains, à la faveur d’un ton plus conciliant des banques centrales et d’une amélioration du climat politique européen.
En zone euro, les propos modérés de Christine Lagarde et la stabilisation politique française ont soutenu un resserrement des spreads périphériques. Le spread OAT/Bund a atteint ses plus bas depuis l’été, autour de 75–78 pb, tandis que le Bund 10 ans se maintenait autour de 2,58 % et l’OAT 10 ans autour de 3,36 %.
La baisse du coût moyen des émissions françaises prévue pour 2026 (2,78 % contre 3,06 % en 2024) illustre la confiance renouvelée des investisseurs dans la dette française alors que S&P a abaissé la note de la France de AA- à A+ vendredi soir .
Les courbes swaps se sont légèrement aplaties, reflet d’un repositionnement sur la partie longue dans un contexte de liquidité abondante et de normalisation graduelle du bilan de la BCE.
Aux États-Unis, la dynamique a été plus contrastée : la poursuite du shutdown gouvernemental et la montée des inquiétudes sur la solidité des banques régionales ont encouragé les achats de Treasuries, ramenant le 10 ans américain à proximité du seuil technique de 3,90 %. Les anticipations de marché intègrent désormais deux à trois baisses de 25 pb d’ici fin 2025, alimentant une détente mesurée sur la partie courte.
Bonne semaine à tous






