Cross Asset : Marchés rattrapés par les risques ?
Ah les surnoms en politique !!! L’homme d’acier, Le golden boy, la dame de fer et maintenant le président en tôle !
La semaine a été marquée par une succession de vents contraires sur les marchés actions, reflétant la complexité de l’environnement macroéconomique et géopolitique actuel.
Aux États-Unis, les grands indices ont d’abord prolongé leur rallye entamé début septembre, portés par la vigueur du secteur technologique avant de s’essouffler en fin de semaine sous l’effet de nouvelles tensions commerciales et d’une prise de bénéfices. Le Nasdaq, plus exposé aux semi-conducteurs, a souffert des menaces de nouvelles barrières douanières américaines sur les importations de puces.
En Europe, la performance a été plus contrastée mais globalement meilleure en fin de semaine : les actions ont bénéficié d’une perception selon laquelle l’UE serait relativement épargnée par les nouvelles mesures tarifaires américaines. La rotation sectorielle a favorisé les valeurs défensives et les financières, ainsi que les secteurs de l’énergie et des matières premières, soutenus par un rebond du Brent au-dessus de 70 $/b dans un contexte de tensions géopolitiques.
L’environnement macroéconomique européen reste toutefois à deux vitesses : l’activité dans les services demeure robuste, mais le secteur manufacturier s’enfonce à nouveau en zone de contraction, reflétant un manque de compétitivité et la pression d’un euro fort. Ce contraste entretient les anticipations d’une dernière baisse de taux de la BCE d’ici décembre.
Enfin, les marchés ont aussi été influencés par une montée des risques géopolitiques. Les déclarations de Washington sur la capacité de l’Ukraine à reconquérir militairement ses territoires ont ravivé les primes de risque et soutenu les valeurs de défense. Les investisseurs sont également restés attentifs à la hausse des prix de l’énergie et aux perspectives de perturbations de l’offre mondiale, tandis que la volatilité actions et les spreads de crédit sont restés relativement contenus.
CHANGE : Dollar renforcé
Le 1er janvier 2025, la personne qui a souhaité « et surtout la santé » à Nicolas Sarkozy a eu une prémonition
Sur le marché des changes, la semaine a été dominée par la vigueur du dollar américain, qui a bénéficié à la fois d’un climat d’aversion au risque lié à l’escalade géopolitique et d’une réévaluation des anticipations monétaires américaines. Les propos divergents au sein de la Réserve fédérale ont alimenté les anticipations d’un pivot monétaire plus accommodant d’ici décembre, sans toutefois remettre en cause le statut refuge du billet vert à court terme.
La paire EUR/USD est restée sous pression, oscillant entre 1,1650 et 1,18, pénalisée par les signes persistants de faiblesse économique en Europe, notamment en Allemagne.
Le yen a continué de s’affaiblir soutenu par l’écart de rendement avec les États-Unis, même si des signaux de normalisation monétaire à la Banque du Japon pourraient limiter cette tendance.
Le franc suisse a conservé son statut de valeur refuge, évoluant dans une fourchette étroite malgré une politique monétaire toujours prudente de la banque centrale suisse.
Les devises liées aux matières premières ont connu des évolutions contrastées. Le dollar australien a d’abord bénéficié d’une inflation supérieure aux attentes avant de se replier en fin de semaine sous l’effet du regain de demande pour le dollar. Le dollar néo-zélandais est resté stable, les marchés intégrant déjà le scénario de politique monétaire future.
En Europe du Nord, la couronne suédoise s’est distinguée en s’appréciant après une baisse de taux accompagnée d’un discours rassurant de sa banque centrale.
Du côté des émergents, le peso mexicain est resté soutenu par des fondamentaux solides, malgré une réduction de taux de la banque centrale, tandis que le yuan est resté stable malgré un fixing plus ferme de la banque centrale.
Taux : Inflation et risques souverains surveillés
Au niveau de la météo, on est quand même rapidement passé d’aout à décembre non ! il fait froid …on se croirait au rayon yaourt
Le marché obligataire a évolué dans un climat d’attentisme, marqué par l’absence de catalyseurs majeurs et par une attention accrue portée à la trajectoire de l’inflation et aux risques souverains.
L’inflation reste la principale variable suivie par les marchés de taux, tout comme les signaux budgétaires et monétaires. L’anticipation d’un cycle d’assouplissement gradué de la Fed, conjuguée à la possibilité d’une dernière baisse de la BCE, continue de soutenir l’idée d’une stabilisation des rendements à court terme, mais les pressions liées à l’énergie pourraient compliquer ce scénario.
Aux États-Unis, les rendements ont légèrement progressé en fin de semaine, le 10 ans repassant au-dessus de 4,2 %, reflétant à la fois la résilience de l’économie américaine et les anticipations d’inflation modérément haussières. La publication d’un indice PCE conforme aux attentes n’a pas modifié les anticipations d’un nouvel assouplissement monétaire dès octobre.
En Europe, les taux souverains ont peu évolué dans l’ensemble, avec un Bund autour de 2,75 % et une OAT proche de 3,56 %. L’écart OAT-Bund reste sous surveillance autour de 80 pb à l’approche des prochaines revues de notation de la France. La courbe s’est légèrement aplatie sur la partie longue, signe d’un pessimisme latent quant aux perspectives de croissance. Les adjudications ont continué d’être bien accueillies, même si la demande pour les maturités longues reste limitée, notamment au Royaume-Uni.
Bonne semaine à tous