Cross Asset : Résilience des actions
Le temps file : vacances sont finies, rentrée est déjà là… et dans deux Premiers ministres, c’est déjà Noël !
La semaine a été dominée par les tensions géopolitiques : frappes israéliennes au Qatar, attaques de drones russes en Ukraine, sanctions envisagées par D. Trump contre Moscou et ses partenaires énergétiques.
Ces éléments ont alimenté une prime de risque sur les matières premières : le Brent a fluctué entre 66 et 67,5 $/b, le gaz européen a oscillé autour de 33 €/MWh, et l’or a atteint un nouveau sommet à 3655 $/once.
Pourtant, les marchés actions ont fait preuve de résilience. Aux États-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq ont inscrit de nouveaux records, soutenus par la dynamique de l’intelligence artificielle (bien qu’une bonne partie du potentiel lié à l’IA semble déjà intégrée dans les valorisations) et les publications spectaculaires d’Oracle et d’Adobe.
En Europe, le Stoxx 600 a progressé modérément, porté par les secteurs cycliques (banques, industrie, construction, distribution spécialisée), malgré la fragilité politique française et la remontée des taux.
L’Asie a suivi la tendance, Hong Kong et Taipei profitant de la thématique technologique (Alibaba a bondi de plus de 11 % sur la semaine).
Enfin, sur le crédit, les spreads se sont encore comprimés, soutenus par des flux robustes vers les fonds obligataires. Tous les secteurs ont performé, traduisant un appétit pour le risque toujours intact, malgré des niveaux de valorisation déjà tendus.
Change : Dollar ferme
Marre des arnaques par SMS du style " Vous êtes chez vous ?" Lundi soir j'ai même reçu un "Voulez-vous devenir Premier Ministre ?" d'un certain Emmanuel !
Le dollar s’est maintenu sur des niveaux solides, évoluant autour de 1,17 contre euro. Son statut de valeur refuge a été renforcé par les tensions géopolitiques, alors même que le marché anticipe toujours deux baisses de taux de la Fed d’ici fin 2025 (septembre et décembre).
L’euro a bien résisté, porté par une perception de stabilisation en zone euro malgré la volatilité politique française.
Le yen a trouvé un plancher proche de 147, aidé par le léger repli des rendements américains.
Les devises matières premières ont été contrastées : le dollar canadien s’est apprécié grâce à un marché du travail robuste et à l’appétit global pour le risque, tandis que la couronne norvégienne a surperformé, soutenue par une inflation persistante.
Côtés émergents, la dynamique est restée hétérogène. Le réal brésilien a touché un plus haut annuel, profitant de la combinaison Fed plus accommodante et flux favorables. Les pesos mexicain et chilien ont également progressé, ce dernier soutenu par la remontée du cuivre. En revanche, le peso argentin a chuté de plus de 6 % après les élections provinciales de Buenos Aires : La devise s’approche dangereusement du haut de sa bande de fluctuation, seuil à partir duquel une intervention de la banque centrale devient possible.
Deux décisions de banques centrales la banque centrale turque a surpris avec une baisse massive de son taux directeur et la banque centrale du perou a également abaissé son taux directeur.
Enfin, le yuan est demeuré fragile, avec une inflation chinoise toujours en territoire négatif.
Taux : Désinflation ?
Les chaussons aux pommes c'est une arnaque, ce n'est vraiment pas confortable et j'ai de la compote plein les pieds!
Les taux souverains ont alterné entre détente et tension. Aux États-Unis, la publication d’un PPI inférieur aux attentes et d’un CPI conforme a initialement pesé sur les rendements, le 10 ans repassant brièvement sous 4 %. Mais le regain de tensions géopolitiques et la perspective de droits de douane massifs proposés par D. Trump ont inversé la tendance, ramenant le 10 ans à 4,08 %. Les anticipations d’inflation à long terme se sont tendues (Université du Michigan : 3,9 % vs 3,4 % attendu), illustrant un risque de désencrage qui pourrait contraindre la Fed à resserrer de nouveau au-delà de 2026.
En zone euro, le Bund 10 ans est remonté, effaçant son repli post-emploi US. Les taux français se sont tendus dans le sillage, l’OAT 10 ans oscillant autour de 3,46 %. Le spread France/Allemagne (76-81 pb) illustre toujours une perception du risque politique français plus élevée, sans toutefois de rupture de confiance …nous attendrons la réaction du marché après le downgrade de l’agence Fitch vendredi soir . En Italie, le BTP 10 ans est resté contenu à 3,45 %, confirmant la discipline budgétaire perçue par les investisseurs.
La courbe des swap EURO s’est globalement aplatie (compression des spreads 2/10), avec un mouvement de yo-yo entre tensions (début & fin de semaine) et détente (inflation US).
Au Japon, le 30 ans a atteint 3,26 %, reflet d’une incertitude politique accrue, mais le consensus demeure que la BoJ conservera une politique accommodante à court terme.
Bonne semaine à tous