Lettre Hebdo des marchés semaine 34: Que la fête continue!

Cross Asset : Le ton de Powell relance la fête des marchés

Le corps, c’est 60 % d’eau. Cet été, je n’ai pas grossi, je me suis juste bien bien hydraté !

Les craintes qui planaient depuis plusieurs jours se sont dissipées : à Jackson Hole, Jerôme Powell a ouvert la porte à une baisse des taux directeurs de la Fed, tout en restant prudent dans son engagement. 

Ce signal a suffi pour provoquer un puissant rebond des actifs risqués. Les indices US retrouvant ses plus hauts de l’été, tandis que le Russell 2000 (+4 %) a bénéficié d’un rattrapage marqué des valeurs domestiques américaines. Les investisseurs ont surtout salué l’idée d’une croissance économique américaine qui pourrait être préservée grâce à des baisses de taux, ce qui a porté en priorité les secteurs cycliques. 

En Europe, les indices se sont inscrits en hausse, proche de leurs records historiques. L’optimisme a gagné également l’Asie, avec des hausses notables sur le Nikkei 225 et le Hang Seng. À noter le dynamisme chinois, grâce à la réintroduction par Pékin de la TVA sur les revenus obligataires, ce qui a déclenché des arbitrages favorables vers les actions locales. 

Les spreads de crédit se sont également resserrés, notamment sur le segment « High Yield », effaçant les tensions observées en début de semaine. Cette détente reflète un arbitrage massif des investisseurs, qui ont rapidement inversé leurs positions défensives à la lumière du discours de Powell.

Du côté des matières premières, le Brent est resté quasi stable, tandis que l’or a progressé, porté par le repli des rendements souverains et un regain de demande pour les actifs de diversification. 

La semaine prochaine les marchés seront sensibles aux données du PIB au T2 jeudi  et l’inflation PCE américaine vendredi prochain.

Change : Dollar fragilisé

Personne n’aura mieux fait la promo de France Connect que… la loi Duplomb

Le discours de Powell a eu un effet immédiat sur le marché des changes : le dollar a reculé reflétant la révision des anticipations de politique monétaire. L’attente d’un assouplissement monétaire rapide de la Fed pousse les investisseurs à se délester du dollar et à réallouer vers des devises offrant du rendement ou de la diversification.  

L’euro en a profité pour rebondir, revenant vers le haut de son range récent. 

Le yen s’est renforcé, la détente des rendements US réduisant l’avantage de portage du dollar. 

La livre a été soutenue par des indicateurs domestiques plus résilients qu’attendu et par le climat globalement favorable aux devises européennes. 

Le franc suisse est resté ferme, profitant de son rôle défensif même dans un contexte de rebond du risque. 

Les dollar australiens et néozélandais ont dans le sillage de la reprise chinoise et du regain d’appétit pour le risque.

Le dollar canadien est resté stable, le soutien du pétrole étant compensé par une BoC toujours prudente sur sa trajectoire de taux. 

Du côté émergent, le peso mexicain et le real brésilien s’est apprécié contre dollar, profitant de flux de carry trade après le discours de Powell. Enfin en asie, le yuan offshore a légèrement progressé, aidé par l’annonce fiscale de Pékin et le reflux du billet vert.

Taux : Détente généralisée

J’ai calculé, si on supprime 1500 jours fériés l’an prochain, la dette disparaît. Incroyable que personne n’y ait pensé ! 

Le marché obligataire a réagi de façon tout aussi spectaculaire. Aux États-Unis, le rendement du Treasury à 10 ans a reculé de -7 pb alors que le 2 ans a chuté de -11 pb, illustrant la forte hausse des anticipations de baisse de taux à court terme. La probabilité d’une première baisse dès septembre est désormais évaluée à 86 % (contre 72 % la veille). Dans le même temps, les marchés intègrent désormais 132 pb de baisse d’ici fin 2026 : Une projection que Powell semble toutefois juger excessive, rappelant que le taux neutre de la Fed n’est pas si éloigné du niveau actuel.

En zone euro, les taux souverains ont suivi le mouvement par effet d’entraînement : l’OAT 10 ans français et le Bund allemand ont tous deux reculé. Pourtant, la publication des salaires négociés du T2 aurait pu alimenter des craintes inflationnistes locales. Ce rebond est néanmoins attribué en partie à des paiements exceptionnels, et ne remet pas en cause la trajectoire globale de modération des salaires en zone euro : La tendance désinflationniste et la normalisation du marché du travail en zone euro restent d’actualité, ce qui devrait ouvrir la voie à une baisse des taux de la BCE d’ici fin d’année.

Bonne semaine à tous