Lettre Hebdo des marchés semaine 26: Quart d’heure américain

Cross Asset : Détente géopolitique 

La langue française est riche : Conclave, Grenelle, Concertation, Ségur, Convention, Beauvau, Sommet… Autant de mots savants pour désigner une grande réunion où l’on sait d’avance qu’on ne tombera pas d’accord !

La semaine passée a été marquée par un net apaisement des tensions géopolitiques et commerciales, ravivant l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués. Au Moyen-Orient, un accord a réduit le risque de perturbation du détroit d’Hormuz, provoquant une forte baisse des prix des matières premières. Côté commerce mondial, la Chine et les États-Unis finalisent un compromis avant la date butoir de juillet. Enfin, Washington renonce à certaines mesures fiscales controversées. Les indicateurs de stress de marché, notamment la volatilité actions, ont reculé sensiblement, traduisant un regain de confiance. Les actions mondiales ont poursuivi leur progression : les indices américains ont touché leurs plus hauts historiques, portés par les grandes valeurs technologiques. Les marchés émergents et le Japon surperforment, tandis que l’Europe reste plus en retrait. Les actifs défensifs sous-performent, et les spreads de crédit continuent de se resserrer. Sur les marchés obligataires, les courbes évoluent de manière contrastée : aux États-Unis, on observe une pentification haussière après le rallye des taux courts ; en Europe, l’augmentation inattendue des besoins de financement de l’Allemagne provoque une pentification baissière. La semaine prochaine, nous suivrons les chiffres de l’inflation en zone euro, ainsi que le chômage et la production industrielle. Aux États-Unis, l’attention se portera sur l’emploi et les indices PMI.

 

Change : Under pressure

Des centaines de cyclistes qui traversent la France sans livrer une seule pizza…pour changer ça, Uber Eats devrait sérieusement envisager de sponsoriser le Tour de france.

Le dollar termine la semaine en net repli, avec une chute de près de 11 % sur le semestre, soit sa plus forte perte sur six mois depuis deux décennies. La détérioration des indicateurs économiques américains, couplée aux pressions de Donald Trump sur la Fed pour accélérer les baisses de taux, a pesé lourdement sur le billet vert. Dans ce contexte, toutes les grandes devises se sont appréciées face au dollar. Le franc suisse et l’euro ont mené la hausse au sein du G10. Les devises émergentes ont également progressé, notamment le forint hongrois, soutenu par la stabilité de la politique monétaire en Hongrie. Parallèlement, l’USD/JPY a progressé, porté par des ventes au détail et des chiffres d'inflation à Tokyo supérieurs aux attentes. Du côté asiatique, la HKMA (Autorité Monétaire de Hong Kong) a dû intervenir pour défendre le bas de sa bande de change face au dollar US, marquant sa première opération de soutien depuis mai 2023. Cette action vise à maintenir le HKD dans sa fourchette, tout en augmentant le coût des positions vendeuses sur la devise. La semaine prochaine, le marché sera très attentif aux interventions des banquiers centraux lors du sommet de Sintra.

 

Taux : Fed accommodante ?

Jean-François Fuckos, la version française Jeff Bezos, vient de privatiser la ville de Dijon pour son mariage avec Laure Withoutchair

Cette semaine, Donald Trump a de nouveau exercé des pressions sur la Fed pour qu’elle réduise ses taux d’intérêt, évoquant même la possible nomination d’un président « fantôme » en remplacement de Powell. Ces annonces ont incité les marchés à anticiper une politique plus accommodante de la Fed et ont contribué à la baisse des rendements américains, avec le taux 10 ans qui a reculé d’environ 10 points de base. En Europe, l’attention s’est portée sur l’Allemagne, qui a annoncé une augmentation de ses émissions obligataires de 15 milliards d’euros au troisième trimestre, avec une possible annonce similaire pour le quatrième trimestre. Cette hausse a fait grimper les taux longs allemands. Les marchés intègrent également l’impact potentiel des futures émissions obligataires liées aux objectifs budgétaires de l’OTAN. Les spreads souverains se sont globalement resserrés. En France, l’atténuation du risque politique a permis un resserrement de l’écart OAT-Bund à 10 ans. En Italie, la surperformance se poursuit, avec un écart BTP-Bund à 10 ans qui s’est resserré à son niveau le plus bas depuis 2010.

 

Bonne semaine à tous,